Les élèves de Terminale DGEMC

Les élèves de l’option Droit et Enjeux du Monde Contemporain

Madame Campagnie, Monsieur Jeannin accompagnés de l’assistante d’éducation Madame Marine Dhieu ont emmené les élèves de l’option Droit et grands enjeux du monde contemporain à la Cour d’Assises de Saint-Omer pour assister à un procès sur une durée de trois jours.

L’affaire au jugement concernait une tentative d’assassinat.

Au préalable, les élèves ont suivi des cours sur l’organisation judiciaire française et en particulier le fonctionnement d’une Cour d’Assises prolongés par les problématiques juridiques liées aux notions d’assassinat et de tentative. En outre, ils ont également rencontré un avocat et un magistrat en classe.

Les faits d’une apparente clarté occultaient peut-être une certaine complexité, sentiments partagés autour de la machine à café avec l’avocat général et celui de la défense.

Mickael G et Carinne D avaient une relation de couple illégitime dysfonctionnelle durant plusieurs années, ruptures et réconciliations se succédant au gré des agressions sous l’emprise de l’alcool de la part de Mickael G. Carinne D a finalement décidé de rompre la relation à l’issue d’un ultime épisode agressif. Mickael G n’acceptait pas la rupture et se serait lancé dans une série de menaces et harcèlements téléphoniques. Un jour de Novembre 2021, il achète un bidon d’essence et un briquet, se rend au domicile de Carinne D et l’attend. A son retour, une dispute éclate, il s’asperge entièrement d’essence, Carinne en recevant également.

Chantage affectif ou réelle intention criminelle ?

Une cigarette allumée de Madame, l’actionnement volontaire du briquet ou une étincelle au cours d’une empoignade pour subtiliser ce briquet…….les deux corps s’embrasent.

Passage sous la douche pour tenter d’éteindre les flammes puis le couple se dirige vers l’hôpital.

Le couple y évoque un accident. Mickael est brûlé à 70 % et plongé dans le coma, Carinne l’est à 8 %. Les séquelles physiques sont graves.

Une semaine plus tard, Carinne D revient sur sa première déclaration et réfute la thèse de l’accident. L’enquête et le traitement judiciaire débutent pour tentative d’assassinat.

En raison de la compétence territoriale, l’affaire avait été jugée en première instance par la Cour d’Assises du Nord de Douai qui a condamné l’accusé à une peine de réclusion criminelle de 23 ans.

Ce dernier a fait appel de ce jugement. L’affaire était alors déportée à Saint-Omer où siège  la Cour d’Assises du Pas-de-Calais saisie pour ce jugement en appel.

La présidente de la cour ouvre les débats en rappelant que l’accusé est présumé innocent et que le doute devait lui profiter. Dans la recherche de la vérité, ce doute allait devenir la pierre angulaire de ces trois jours de procès.

Assister à un procès de Cours d’Assises est une expérience particulière . L’endroit appelle à la gravité et il s’y joue parfois la comédie humaine nourrissant ce doute difficile à dissiper.

Les déclarations des parties, des témoins, les rapports d’experts, les enquêtes de personnalité apportent des éclairages. Les sentiments s’entrechoquent et s’entremêlent, l’émotion nous envahit parfois.

Les élèves ont alors compris que la recherche de la vérité a besoin de mettre toutes choses en doute, de se confronter à la pensée complexe.

Les discussions entre élèves allaient bon train hors de la salle d’audience jusqu’au quai de la gare.

Des élèves passionnés, à l’attitude remarquable ont rempli de fierté leurs professeurs.

Les plaidoiries de l’avocat général et de la défense ont permis aux élèves de percevoir la force de l’art oratoire pour tenter d’emporter la conviction des jurés.

Dans leur conscience, à équidistance de la société, de l’accusé et de la victime, les jurés se sont forgés une intime conviction.

 L’accusé a été déclaré coupable de tentative d’assassinat et condamné à 22 ans de réclusion criminelle.